Constat
La formation de base des adultes, au sens large du terme (savoirs de base et compétences sociales), dévolue aux publics peu ou pas qualifiés, peu ou pas scolarisés, est insuffisamment développée, financée et coordonnée en Suisse. (Cf. rapport du groupe de base à la conférence romande du 6.12.2007, extrait des mesures proposées en annexe).
L’accroissement brutal du chômage complet et partiel en relation avec la crise, en particulier celui des jeunes et des faiblement qualifiés, aggrave la situation des personnes en recherche d’emploi, par la raréfaction des emplois nouveaux et par le rallongement de la période de non-emploi.
En temps de crise, il est recommandé de préparer la reprise en assurant de bonnes conditions de redémarrage de l’économie. L’une de ces conditions est une bonne maintenance, ajustement et développement des compétences utiles à ce redémarrage. Ceci implique, notamment, le maintien en emploi du plus grand nombre de personnes possible, par exemple en recourrant à un aménagement de l’horaire de travail (chômage partiel).
Mesures à promouvoir
Des mesures ont été proposées dans le rapport susmentionné, la crise fait qu’elles sont toujours plus d’actualité.
Cependant, pour animer un débat dans la Conférence de mai et sur son site, le comité de cette Conférence demande, aux différents groupes qui y sont représentés, de formuler quelques questions relatives à l’une ou l’autre des mesures qu’ils préconisent.
Nous retiendrons, parmi ces dernières, celle qui assure la double exigence du maintien dans l’emploi et de la formation continue : la formation en emploi par la pratique.
La stratégie de réinsertion professionnelle recourant à la formation en emploi, par la pratique, est particulièrement bien adaptée aux jeunes et aux publics faiblement qualifiés. En effet, elle garantit simultanément le maintien d’une insertion sociale valorisante (emploi ou stage) et de bonnes conditions d’apprentissage, d’acquisition des compétences utiles au maintien ou au retour à l’emploi (employabilité).
Pour mettre en œuvre cette mesure, quatre opérations sont à combiner :
- le recours à des bilans de compétences permettant une orientation-réorientation professionnelle ;
- la mise à disposition, dans divers secteurs d’activité, de places de travail (stages) dans les entreprises, dans les institutions de l’économie solidaire, voire dans les entreprises d’entraînement ; (d’une durée suffisante : 6-18 mois) ;
- la mise en place de dispositifs de formation par la pratique liés à ces places de travail, éventuellement complétés par une ou des formations formelles ;
- une reconnaissance, si possible une validation, des compétences acquises (en fin de formation)
Questions
Questions que pose la mise en œuvre des différents composants de cette mesure :
- A quelles conditions, les entreprises du secteur concurrentiel pourraient-elles multiplier les places de travail susceptibles de servir de lieu de formation pratique (pour l’acquisition de compétences de base et/ou de compétences techniques élémentaires), ceci sans mettre en péril de potentiels postes de travail ?
- Comment améliorer la qualité formative des places de travail proposées par les entreprises de l’économie sociale (entreprises d’insertion et d’entraînement) , ainsi que d’en augmenter le nombre ?
- Comment faciliter l’appui des prestataires de formation formelle et non formelle aux entreprises mettant à disposition des places de travail potentiellement formatrices ?
Quels dispositifs légaux et quelles ressources financières peuvent être mobilisés par les Autorités politiques, fédérales et cantonales, pour soutenir les quatre opérations, décrites plus haut, comme constitutives de la mesure retenue ?